J’avais décidé de ne pas m’exprimer avant le premier tour, mais ce que je lis dans certains commentaires me force à prendre la parole.
Le dialogue ne justifie pas l’injure. Lorsque je vois, dans un commentaire – anonyme -, qualifiés de traitres des amis, compagnons de route, des gens respectables qui ont fait un choix qui n’est pas le mien, je suis indigné. D’autres amis ne sont pas épargnés, qui ont fait un choix courageux en démissionnant de la liste à laquelle ils avaient cru. De telles décisions ne sont pas faciles à prendre, et les uns comme les autres les ont prises en toute connaissance de cause, et après réflexion.
Le débat public nécessite, dans la démocratie, le respect de l’autre. On peut s’en prendre aux idées, non aux personnes. Nous l’avons toujours fait dans ce blog, lorsque nous avons marqué, sans concessions, notre opposition à la majorité actuelle du conseil municipal de Villefontaine.
La situation délétère que vit la gauche à Villefontaine est la marque d’une grande confusion, tant locale que nationale.
Nationalement, si les concepts de droite et de gauche ont encore tout leur sens, beaucoup ne peuvent que s’interroger sur l’effritement de la frontière entre les partis de droite et le PS… Là où on s’attendait à des ruptures fortes (sur l’école, sur les relations sociales…) on voit surtout de la continuité, et une absence de projet de société capable, encore, de faire rêver. D’où le doute quant à la capacité des partis politiques à changer si ce n’est la vie… du moins les rapports sociaux.
Localement, les sections des partis ont montré leurs limites. Peuvent-elles encore prétendre représenter la société ? Faute de discussion d’abord sur le programme, les contours de l’alliance, avant de décider des mieux à même de porter le projet, on a fait l’inverse. On en voit aujourd’hui les conséquences.
Là où la gauche villarde avait su, dans le passé, être laboratoire d’idées nouvelles, de pratiques politiques nouvelles, d’une autre façon de vivre et d’habiter ensemble, elle s’est figée. La tentative d’Énergies citoyennes était une façon de réinventer ensemble une autre façon de faire de la politique, plus proche des citoyens, plus à l’écoute de tous. Las , les Villards n’y étaient pas prêts, du moins pour le moment. Chacun, pour différentes raisons, s’est replié sur ce qu’il savait faire, sur son identité, au lieu d’essayer d’inventer ensemble une autre façon d’agir, en se réunissant autour de valeurs partagées telles que la laïcité, la solidarité et l’écoute de tous. Mais il faudra continuer à agir localement et à penser globalement.
Chacun, dans le secret de l’isoloir, au vu des programmes des uns et des autres, se déterminera.